A défaut de fournir aux gamers ce qu'ils espèrent, Kinect se lance dans une opération d'élargissement de sa gamme de jeux en lorgnant du côté d'une licence cinématographique taillée pour s'imposer : Star Wars. Malgré tout, les combats au sabre laser sans rien dans les mains n'ont guère convaincu depuis leur annonce. Le salon allemand fut donc l'occasion d'aller prendre des nouvelles du Jedi version Kinect et savoir enfin si la force est avec lui.
Quand y’en a plus, y’en a Rancor
Dans le Hall 8 de l’immense bâtisse dédiée à la GamesCom, deux choses attirent l’attention du côté du stand Microsoft. Il y Forza Motorsport 4 avec sa borne à trois écrans et sa BMW pas vraiment bien garée ; sur une deuxième partie, des petites pièces vitrées accueillent les visiteurs désireux de s’essayer aux titres majeurs dédiés à Kinect. Aux côtés de Kinect Sports Saison 2, le plus en vue est sans surprise Kinect Star Wars. C’est avec beaucoup de curiosité que l’on observe les personnes qui nous précèdent s’y essayer, l’occasion surtout de disséquer la partie graphique du titre. On nous précise bien qu’il s’agit d’une version encore en développement pour une sortie programmée en novembre prochain et l’avertissement est justifié. Kinect Star Wars n’a pas impressionné jusqu’à présent et cette nouvelle rencontre avec le titre ne changera pas ce sentiment. La comparaison avec les précédentes présentations n’étant pas incongrue puisqu’une partie de cette démonstration fut la même que celle dévoilée à l’E3 dernier.
Tout en étant supérieurs à ceux de la grande majorité des titres Kinect passés et présents, les graphismes de ce Star Wars restent malgré tout très sommaires et loin du niveau de qualité espéré pour un jeu qui sortira un an après l’apparition du périphérique. Les décors sont vides et ne se risquent pas à afficher des textures très travaillées. Si le design des personnages jouables est lui aussi contestable, celui des ennemis en revanche rehausse le niveau en étant fidèles aux canons de la série. Ce manque de qualité technique se ressent également dans les animations des personnages joués, bien rigides en comparaison de l’image que l’on se fait d’un Jedi en action. Des choses simples comme le saut d’une plate-forme à l’autre, la chute d’un vaisseau sur un bâtiment ou le fait de s’élancer vers un ennemi ne créent pas l’effet escompté. On se doutait bien que cette partie du titre n’aurait pas explosé en l’espace de trois mois et on peut encore espérer que les autres environnements du jeu se montrent convaincants. Malgré tout, il devient usant de voir le peu d’intérêt porté à la qualité graphique des jeux Kinect, pourtant importante en termes d’immersion dans un titre comme celui-ci.
Rancor malade
De l’immersion, c’est justement ce que l’on espère ressentir aux commandes de l’un des deux Jedi. Avant de se lancer dans l’aventure (ou sur les modes Pod Racer ou Rancor), un petit tour par le didacticiel s’impose. La main droite pour le sabre, la gauche pour utiliser les pouvoirs de la force et le pied pour faire du rentre dedans. En inclinant le haut de son corps vers l’avant et en tendant ses bras vers l’arrière, on accélère en direction de l’ennemi (sans pouvoir frapper avant d’être arrêté). A l'arrêt, le changement de direction s'opère en pivotant légèrement son corps vers le côté voulu. Il est donc l’heure de tester tout cela dans le feu du premier et seul niveau proposé. Et là, on se rend compte assez rapidement que les choses ne sont pas vraiment ce que l’on aurait aimé qu’elles soient. Les coups de sabre fonctionnent plutôt bien pour frapper – mais un peu moins pour renvoyer les tirs - et c’est bien la seule chose opérationnelle. Les coups de pied sont lents et inutiles, la poussée avant n’est pas bien gérable : parfois on s’arrête trop loin, parfois on colle un peu trop à l’ennemi sans forcément avoir mal ajusté sa pose. Mais surtout, les animations perfectibles couplées à ces commandes que l’on peine à exécuter donnent un résultat qui manque cruellement de dynamisme.
Ne pas pouvoir conclure une poussée avant par un coup de sabre ou changer de direction seulement à l’arrêt sont des éléments qui n’aident pas Kinect Star Wars à gagner en vélocité. Volontairement lent pour permettre au joueur d’exécuter ses gestes, le titre ne propose rien pour compenser ce manque de dynamisme. Quand on rajoute à cela des coups fatals (obligatoires face à certains ennemis) à base de saute-mouton sans classe, on fait face à un titre qui peine encore grandement à convaincre. Et ce en dépit d’une ambiance sonore qui, dans la plus grande tradition Star Wars, se veut efficace de bout en bout. L’autre mode de jeu expérimenté place le joueur dans la peau d’un immense bestiau, le Rancor. Le but est tout simple : semer le chaos dans la ville. Plutôt rigolo, ce mode fait tout de même transparaitre des soucis de reconnaissance et quelques problèmes de collision. Si l’on est du genre bestial et que l’on aime imiter le gorille en colère, ce mode de jeu peut être amusant. Mais pour combien de temps ?
Cette session à la découverte de l’univers Star Wars vu par Kinect n’a pas permis de dégager des éléments nouveaux pouvant rassurer sur la qualité du titre. A moins de trois mois de sa sortie, on aurait espéré autre chose. Car si le titre amusera certainement les enfants et impressionnera les amis entre deux parties de Kinect Sports, rien aujourd’hui ne donne vraiment envi de se passionner pour cette guerre des étoiles. Verdict final en novembre.