Quoi qu'on en dise, que l'on parle de Forza Motorsport 4 ou de Gran Turismo 5, on en arrive toujours à vouloir le comparer avec son ennemi de toujours sur l'autre plate-forme. Le site Gamekult s'est lui aussi prêté au jeu et nous propose un comparatif complet entre les deux titres.
Avec près d'un an qui sépare leurs sorties, Forza Motorsport 4 et Gran Turismo 5 ne cessent pourtant de se tirer dans les pattes. L'un sur Xbox 360, l'autre sur PlayStation 3, les fanboys s'en donnent à coeur joie pour tenter de savoir, de façon plus ou moins objective, lequel des deux à la plus grosse (liste de voiture, évidemment...). Laissant la différence d'âge aux oubliettes, le site Gamekult s'est prêté à un petit comparatif entre les deux références de jeux de course sur console de salon. A votre avis, qui l'emporte ?
Le premier critère de comparaison utilisé par Gamekult porte sur les licences. Depuis le début, la série Gran Turismo s'est toujours distinguée par la quantité, et GT5 n'échappe pas à la règle avec ces 1081 modèles de base. Malheureusement, plus de 800 d'entre eux sont tirés du quatrième opus, qui, lui-même, utilisait déjà des modélisations de la génération précédente. Au final, seuls 200 modèles, dits Premium, sont irréprochables sur le plan esthétique. Dans Forza Motorsport 4, les véhicules sont moins nombreux, puisque l'on en compte "seulement" 500 environ, mais ils bénéficient tous d'une modélisation de très bonne facture. S'y ajoutent les 23 bolides du mode Autovista qui vient chatouiller le mode photo de GT5.
Que ce soit pour les voitures ou les circuits, les deux ennemis jurés ont largement fait appel au recyclage. Si Forza 4 compte 17 tracés officiels et 8 originaux, Gran Turismo 5 le devance de peu avec ses 10 tracés officiels, 14 originaux et 3 autres dédiés au rallye. D'après Gamekult, Polyphony Digital dispose de deux avantages notables : un éditeur de circuits (qui ne pèse toutefois pas énormément dans la balance tant il est anecdotique) et une plus grande variété, avec des épreuves de rallye, de Nascar, ou encore de karting. Certes, elles ne brillent pas toujours par leur gameplay exemplaire, mais c'est toujours un bon point. Pour Forza 4, Gamekult met en avant le mode Autovista, très réussi visuellement et plutôt complet avec les commentaires de Jeremy Clarkson (Top Gear), mais qui, du coup, est un peu limité face au Musée de GT, bien plus fourni. Le site n'oublie pas non plus la GT TV, qui, à leurs yeux, est une initiative fort intéressante.
Ce premier bilan s'annonce donc extrêmement serré, puisque l'un et l'autre affichent de bons arguments. Si GT5 se montre plus varié et exhaustif, en s'éparpillant un peu quand même il faut bien l'avouer, Forza 4 joue, lui, la carte de l'homogénéité et de la sécurité. Résultat de ce premier round : un point partout !
Ding, c'est parti pour la deuxième manche qui se concentre sur le jeu en solo. Contrairement à Forza Motorsport 4 qui a beaucoup misé sur son mode en ligne, GT5 est, quant à lui, très orienté solo. Toutefois, les deux jeux peuvent décevoir dans ce domaine... Il est par exemple reproché au nouvel opus des studios Turn 10 un manque de cohérence entre les performances et la gestion de la carrière. En effet, une dernière place à toutes les épreuves permet tout de même de continuer la progression. Gamekult souligne toutefois cette carrière "à la carte" qui témoigne d'une grande liberté laissée aux joueur, ce qui est indéniablement un plus. Coté GT5, les évènements spéciaux, tels le karting, la Nascar, ou encore le rallye, jouent en sa faveur. Reste le mode B-spec qui ne change finalement pas grand-chose tant il fait office de recyclage. À durée de vie égale (tout simplement dantesque dans les deux cas), Gran Turismo 5 semble donc prendre le dessus, Forza 4 ne pouvant compter que sur l'Autovista pour refaire son retard, même s'il ne s'agit là que d'une vingtaine de défis vite bouclés pour débloquer les différents modèles... Quant aux modes Arcade, ils sont tout simplement identiques sur les deux jeux. Le verdict semble donc sans appel, et c'est Gran Turismo 5 qui sort vainqueur de ce deuxième round. Résultat des courses, le titre de Polyphony Digital prend la tête, deux points à un.
Pour la troisième manche, Gamekult fait s'affronter les modes multijoueurs des deux adversaires. C'est là que les choses se corsent pour la série Gran Turismo qui part d'avance avec un déficit d'expérience par rapport à Forza Motorsport. Depuis 2005, le jeu de Turn 10 ne cesse en effet d'améliorer son multi, alors que GT ne propose réellement cette fonctionnalité que depuis GT5 Prologue. Du coup, le résultat est sans appel... Lors de sa sortie, Gran Turismo 5 proposait un mode online rachitique et une interface assez lourde, et les nombreux patchs et mises à jour n'ont pas suffit à concurrencer Forza 4 qui se distingue par des épreuves plus variées, comme le chat et la souris ou le fameux Top Gear Football, sans oublier les Clubs, le partage des voitures, la salle des ventes, et toutes les autres fonctionnalités qui ont fait la renommée du jeu en ligne de la série de Turn 10, sans compter le nouveau concept de rivaux qui apporte une sacrée dose de fun et de compétition. Verdict : Forza 4 écrase GT5 et revient au score. Deux partout !
Gran Turismo 5 est une réelle vitrine technologique, même si la vraie claque graphique venait de son Prologue. Forza Motorsport 4 a joué une autre carte en souhaitant conserver ses 60fps en toute circonstance, quitte à laisser tomber des fonctionnalités, comme la météo... Vous l'avez compris, c'est l'heure de la quatrième manche, et le moment est venu de comparer les points techniques. Ce que l'on retiendra de GT5, c'est la modélisation bâclée des voitures dites "standards" et ses ralentissements régulier de framerate. Les développeurs des studios Turn 10 se sont, eux, appliqués à fournir des graphismes largement améliorés, une modélisation des voitures homogène, voire vraiment scotchante dans l'Autovista, et des effets de lumières carrément bluffants. Le nouvel opus a donc largement rattrapé son retard graphiquement parlant, tout en conservant les 60 images par seconde en permanence. Coté météo par contre, il est évidement difficile de comparer quoique ce soit puisque les conditions climatiques sont absentes de Forza 4. Pour ce qui est de la nuit, si GT5 propose un cycle jour/nuit en course sur quelques circuits, le titre de Turn 10 se contente de proposer des courses à différents moments de la journée, sur quelques circuits là aussi.
La modélisation des tracés semble plus aboutie dans Forza Motorsport 4 avec, notamment, un dénivelé bien mieux rendu sur le circuit de Suzuka, par exemple, par rapport à la version GT5. En y regardant d'encore plus près, on constate également que les détails sont mieux gérés dans le jeu de course de la Xbox 360 qui, s'il s'est contenté du minimum, l'a en tous les cas bien mieux fait que son adversaire qui a, semble-t-il, vu un peu trop grand, d'où les chutes de framerate par moment. Forza 4 a su s'améliorer visuellement sans manquer à ses principes, quitte à paraître moins ambitieux que son concurrent. Mais sa force réside dans sa solidité de tous les instants, un argument très lourd pour une simulation automobile. Sans parler de ses dégâts bien plus réalistes que ceux de Gran Turismo, tant sur le plan visuel que sur l'incidence du gameplay. D'après Gamekult, l'intelligence artificielle, montrée du doigt dans le titre de Polyphony Digital, semble malheureusement avoir régressé dans le quatrième volet de Turn 10. Malgré ce hic, ce dernier est donné gagnant grâce une robustesse et des améliorations visuelles incontestables. Le choix audacieux de GT5 avec le cycle jour/nuit et la météo a fini par se retourner contre lui lors du passage à la HD, finalement assez éprouvante pour la PS3. Le point va donc à Forza 4 qui devance désormais au tableau d'affichage, trois à deux.
Le point le plus sensible et surtout le plus difficile à comparer est sans aucun doute le gameplay, objet de la cinquième et dernière manche de ce match. La Xbox 360 et la PS3 possèdent en effet des contrôleurs très différents influant forcément sur le jeu. Après un test de Gamekult réalisé sans les aides et avec la même voiture, il en ressort que GT5 facilite une prise en main rapide. Pourtant, prendre un virage à la corde s'avère être plus fastidieux qu'avec son homologue, peut-être à cause du modèle de freinage moins réussi. Dans Forza 4, ce sont les relances qui sont plus délicates en sortie de virage. Une approche encore une fois différente entre les deux jeux, avec pourtant une marge de progression sensiblement plus importante dans le titre de Microsoft grâce a des comportements plus faciles à appréhender, et surtout à une meilleure perception des limites de la voiture. De plus, l'avance certaine de la console de Sony en matière de volant (Logitech G27, Fanatec Porsche 911, Thrustmaster T500RS...), a été largement comblée par la Xbox 360 qui n'est désormais plus en reste avec ses nouveaux volants. En conclusion, Forza 4 peut sembler moins accessible au premier abord, mais demeure plus cohérent et plus profond que son concurrent direct. Un point de plus pour Forza !
Sur les cinq points abordés dans ce comparatif, Forza Motorsport 4 semble donc largement se distinguer aux yeux de Gamekult. Si le titre de Turn 10 fait jeu égal avec celui de Polyphony Digital côté contenu et licences proposées, Gran Turismo 5 perd du terrain dès que l'on évoque le mode multijoueurs, la technique et le gameplay, alors même qu'il remportait le match niveau solo. Il faut bien avouer toutefois que la bataille est serrée et que ces deux simulations automobile affichent un très haut niveau. Si la série Forza a su se bonifier au fil du temps et profiter des erreurs de la concurrence, la guerre entre les deux franchises est loin d'être terminée... même si la prochaine bataille se déroulera très certainement sur une nouvelle génération de console. Qui prendra l'avantage ? Seul l'avenir nous le dira...