C'est la reprise ! FIFA 13 revient plus en forme que jamais avec son lot de nouveautés pertinentes. Encore plus aboutie, cette version confirme une fois de plus la suprématie de la série dans le domaine des jeux de football.
Vous avez l'habitude : la rentrée scolaire marque le grand retour de la saison de football virtuelle. FIFA 13 passe donc la traditionnelle visite médicale entre les mains de la Rédaction. Ensemble, nous allons étudier les différents secteurs de jeu pour voir là où FIFA a su progresser par rapport à l'année précédente.
La carte de la sécurité ?
Si FIFA 12 était considéré comme le meilleur volet de la série, la simulation signée Electronic Arts laissait quand même apparaitre quelques défauts, notamment dans le fond de jeu. Alors, les petits gars de EA Vancouver ont-ils réussi à gommer les principales sources de frustration capables de renvoyer au vestiaire l'opus de 2011 ? Tout d'abord, il faut savoir que l'aspect visuel - d'ensemble - n'a pas réellement évolué. Eh oui, avec l'arrivée des consoles de prochaine génération, les éditeurs ne prennent pas le risque de se lancer dans le développement d'un nouveau moteur. Logique. En façade, les nouveautés de ce FIFA 13 sont aussi moins évidentes, moins probantes, que celles des années précédentes. Ce qui ne signifie absolument pas que les innovations apportées au gameplay ne sont pas importantes, au contraire.
Une bonne équipe de football, celle qui remporte des titres, est une équipe qui sait garder son ossature, tout en se renforçant au fil des années pour combler ses points faibles. Electronic Arts copie scrupuleusement ce modèle depuis plusieurs éditions. Une recette payante qui permet aujourd'hui d'atteindre un niveau d'excellence en matière de simulation. La nouveauté majeure de cette version concerne le système de contrôle. Un élément déterminant, qui, comme vous allez le constater, a une large influence sur les parties et permet un meilleur équilibre attaque / défense.
Dans les précédents épisodes, le ballon avait fortement tendance à coller au pied des joueurs. Même une mauvaise passe en profondeur pouvait alors effacer tous les défenseurs étant donné que la balle allait se scotcher sur les pieds de l'attaquant. Tous les fans de la série ont forcément connu ce moment de frustration... je l'appelle le syndrome du ballon aimanté. FIFA 13 nous oblige à revoir entièrement sa manière de récupérer les ballons.
État physique, statistiques, trajectoires... une multitude de données est désormais prise en compte au moment de contrôler le cuir. Alors oui, cela demande un apprentissage certain et une dextérité que l'on avait oubliée dans ce genre de situation. Il faut donc revoir sa manière de jouer, du moins si l'on veut pleinement profiter de ce nouveau système baptisé « Touch Control ». Car une fois les ratés et les râlements passés, on commence enfin à profiter de la situation. En fait, ce système équivaut de près à celui du pressing défensif manuel, du moins dans l'approche. C'est ennuyeux et laborieux au début, mais par la suite, on s'éclate en se rendant compte que cela participe à l'authenticité de l'expérience.
Contrôles orientés, dribbles, passes directes, le joueur peut - théoriquement - choisir le mouvement qu'il souhaite effectuer. Bien évidemment, cela varie selon l'aptitude des joueurs. Il est clair qu'un Messi peut aisément éliminer un adversaire, tandis qu'un Gignac laisse davantage filer le ballon en touche. Autrefois rapidement pris au dépourvu lors d'une passe lobée dans la course, un défenseur peut désormais plus facilement prendre le dessus sur son vis-à-vis. Et pour cause, un attaquant au duel - forcément déséquilibré - aura bien du mal à mettre le pied sur la balle. Il est donc plus simple de défendre lors de ces séquences, dont l'issue paraissait auparavant un peu trop aléatoire. Le duel ne se limite plus à un versus de statistiques basique, puisque la dextérité joue ici un rôle prépondérant dans la prise de balle.
Le réalisme à son paroxysme
FIFA 13 renforce encore davantage le sentiment du contrôle total de son joueur. Les développeurs de Vancouver ont en effet particulièrement travaillé sur la gestion de la physique afin de fluidifier très nettement les mouvements des joueurs. Moins lourd, le gameplay favorise les actions rapides et les contre-attaques explosives. Grâce à une intelligence artificielle beaucoup plus réactive, FIFA 13 n'a jamais été aussi « vivant ». Appels, contre appels, dédoublements, démarquages... les joueurs proposent constamment des solutions. C'est surtout sur le plan offensif que cette dimension organique prend toute son ampleur, même si les latéraux ont justement tendance à trop monter. Du coup, en favorisant un jeu véloce, on peut facilement se faire prendre par le jeu de la contre-attaque. Paradoxalement, l'ordinateur joue peut-être trop bien le coup, ce qui peut aboutir à des parties finalement trop fermées contre une I.A. qui ne lâche rien. Mais ne faisons pas la fine bouche : l'expérience de jeu n'a jamais aussi plaisante (surtout avec une équipe assez technique).
Déjà solide dans la précédente version, la défense reste bien placée (malgré le souci des latéraux cité ci-dessus). L'arrière-garde gagne aussi en vivacité grâce à un temps de latence plus réduit sur une intervention manquée (tacle ou prise de balle). Après, on remarque au travers des duels que l'écart est encore plus considérable entre un joueur de classe internationale et un défenseur de seconde zone. Comme FIFA 13 encourage la jouabilité en « tout manuel », les développeurs ont eu la bonne idée de proposer différents ateliers d'entraînement disponibles avant les parties. Centres, conduite de balle, passes, tirs au but... ces séquences permettent de se familiariser avec les commandes avec différents challenges.
Longtemps pointée du doigt par la communauté, la physique de balle a également bien évolué. Autrement dit, on a enfin l'impression de frapper dans un vrai ballon de football et non une vulgaire balle de plage. Autant vous dire que ça fait du bien de décrocher une grosse praline dans la lucarne. Les frappes sont donc plus lourdes, tout comme les transversales qui gagnent en réalisme. FIFA 13 encourage donc nettement plus à tirer au but, ce qui favorise forcément les meilleurs tireurs. C'est certain, nous verrons cette année beaucoup plus de patates enflammer les filets.
On le dit souvent : un match important se joue sur des petits détails. FIFA 13 ne déroge pas à cette règle en proposant quelques nouveautés aux abords du terrain. Joueurs qui s'entraînent sur la touche, nouvelles célébrations, animations inédites lors des changements, photographes présents lors de l’arrivée des stars sur le terrain... FIFA 13 continue de progresser dans le domaine de l'immersion. Un réalisme que l'on retrouve aussi appliqué à la modélisation faciale ; les principaux joueurs bénéficient en effet d'un soin tout particulier apporté à leur corpulence et aux détails du visage. En revanche, force est de constater que ce processus ne s'applique pas à l'ensemble des sportifs sur le terrain, notamment pour les plus petites équipes.
Un contenu plus riche que le PSG
Au niveau des licences, FIFA 13 muscle encore son jeu en proposant de nouvelles nations ainsi que le championnat d'Arabie Saoudite. Les Glasgow Rangers font également leur retour dans cette version. Quant aux statistiques des équipes et des joueurs, elles nous semblent plutôt conformes à la réalité, même si certains joueurs sont clairement au-dessus du lot. Présent sur la jaquette, Karim Benzema est un monstre, à tous les niveaux. L'écart entre les grands clubs et les formations de seconde zone se creusent encore, ce qui peut paraître frustrant dans certains cas. De plus, on imagine - plus que jamais - que six clubs (le PSG inclus) tourneront principalement durant les parties en ligne.
Au niveau du contenu, FIFA 13 prend encore de l'ampleur. Plaisir principal du joueur solitaire, le mode Carrière s'étoffe avec de nouveaux éléments qui touchent principalement les transferts. Ce système consistant à recruter des joueurs s'avère d'ailleurs nettement plus complexe. Un club ne cède plus uniquement aux montants demandés. Forme du joueur, importance pour son équipe... l'argent n'est plus le seul critère lors des négociations. En cas d'échec, on peut alors mettre un joueur dans la balance et jongler avec les contre-offres. Si l'intelligence artificielle se montre parfois un peu trop gourmande (avec une forte tendance au refus), ce système s'avère tout de même plus cohérent au final.
Les développeurs ont également gommé les dérives dans le mode « Deviens Pro ». Dorénavant, notre avatar ne peut plus mettre sur la touche un joueur confirmé sous prétexte qu'il arrive dans un nouveau club. Cela encourage donc le fait de progresser étape par étape, sans se griller. Pleinement intégré dans l'écosystème de FIFA 13, le « EA SPORTS Football Club » (gratuit) promet de mettre à jour constamment les statistiques des joueurs selon leurs performances dans le championnat réel. L'idée, qui est forcément très alléchante, repousse encore une fois de plus les limites liées au réalisme et à l'authenticité. FIFA 13 récompense aussi les plus assidus avec des tenues exclusives, principalement des maillots vintage (exemple : la tenue de l'OM de 1995) et de nouvelles célébrations.
EA mise aussi beaucoup sur le mode « FIFA Ultimate Team », qui propose davantage d'options pour commencer une saison. Il s'adresse surtout à une cible plus large, en témoigne le didacticiel (plutôt bien foutu) destiné aux néophytes. Défis, application smartphone... le mode Ultimate Team affiche beaucoup plus d'ambition. Quant aux différents modes en ligne, nous n'avons pas eu l'opportunité de le tester à l'heure où nous écrivons ces lignes. Sachez en tout cas que l'éditeur promet notamment des matchs en configuration 2 contre 2.
Conclusion
Sans surprise, FIFA 13 conserve sa couronne de roi du football virtuel. Intelligence artificielle réactive, jeu plus fluide, frappe de balle incisive... il offre une expérience de jeu incomparable. Si la simulation sportive d'Electronic Arts atteint des sommets en matière de réalisme, FIFA 13 souffre paradoxalement d'une intelligence artificielle très - trop ? - calculatrice, ce qui peut entraver le plaisir de jeu en solo. Alors, FIFA peut-il se couper d'une partie du public à cause de son gameplay trop pointu ? Seul l'avenir nous le dira. Mais si l'on met de côté les quelques bugs de collision, cet épisode corrige les principaux défauts de la précédente version. De surcroît, il propose un contenu toujours plus complet, en solo comme en multijoueur. Un vrai régal.